Fibre optique : la France va réussir son pari
« L’objectif sera tenu : apporter le Très haut débit à 100 % des Français fin 2022, dont 80 % en fibre – probablement plus » a affirmé Cédric O, le secrétaire d’État en charge du numérique.
Après une décennie de travaux et plus de 20 milliards d’euros investis, les chiffres lui donnent raison. En effet, deux tiers des foyers français étaient éligibles à la fibre optique au printemps dernier. Avec un rythme actuel de 15 000 nouveaux logements et entreprises voyant arriver la fibre à leur porte chaque jour, la barre des 80 % sera franchie dès le premier semestre 2022.
Pour les Français n’étant pas couverts, une solution alternative offrant des débits supérieurs à 100 Mb/s : le VDSL, câble ou, bientôt, satellite – grâce à la mise en service du très puissant Konnect VHTS d'Eutelsat.
Le pari est donc réussi neuf ans après le lancement du “Plan France très haut débit”. D’autant que les objectifs ont été rehaussés : l’estimation du nombre total de foyers en France est passée de 36 millions en 2013 à 41 millions en 2022, sans que la barre des 80 % soit abaissée. Et que les difficultés n’ont pas manqué : pénurie de matière première, de main-d'œuvre, arrêt des chantiers au début de la pandémie…
Reste à finir le travail car même dans les grandes villes, environ 10 % des foyers restent privés de fibre optique. Dans les villes moyennes, le compte n’y est pas non plus. Elles étaient censées être intégralement couvertes en fibre fin 2020. Six mois après l’échéance, seuls quatre foyers sur cinq étaient éligibles. Le gouvernement et l'Arcep se renvoient la balle sur une éventuelle sanction, mais un certain agacement est perceptible du côté des autorités. Quant aux campagnes, la fibre s’y déploie à une vitesse folle. Mais elles ne sont pas intégralement couvertes par les projets déjà lancés. Environ 2 millions de foyers sont encore dans les limbes. Ces lignes, les plus compliquées à construire et les moins rentables, nécessiteront de nouvelles subventions.
À travers le plan de relance, l’État a déjà mis 150 millions d’euros sur la table. L’industrie estime qu’il faudra au minimum deux à trois fois plus. Une mission d’évaluation devrait être rendue publique en fin d’année. On saura alors combien le prochain exécutif devra investir s’il veut apporter la fibre à 100 % des Français.
Source : Les Echos