Évolution des architectures IXP
Les points d'échange Internet jouent un rôle clé dans l'écosystème Internet. Il en existe aujourd’hui plus de 400 dans plus de 100 pays à travers le monde. Les IXP offrent une fabric de switch neutre et partagée où les clients peuvent échanger du trafic les uns avec les autres.
Pour parler simplement, un point d'échange Internet peut être considéré comme un grand switch de niveau 2 (L2). Chaque réseau client connecté à l'IXP connecte un ou plusieurs de ses routeurs à ce switch via des interfaces Ethernet. Les routeurs de différents réseaux peuvent établir des sessions de peering en échangeant des informations de routage via BGP, puis envoyer du trafic via le switch Ethernet.
Les IXP permettent aux opérateurs d'interconnecter localement un ou plusieurs réseaux clients à travers leurs réseaux de niveau 2. Cela conduit à un Internet plus résilient, améliore l'utilisation de la bande passante et réduit le coût et la latence des interconnexions. Pour éviter la mise en place fastidieuse de sessions de peering bilatérales, la plupart des IXP exploitent aujourd'hui des route servers. Ceci simplifie le peering en permettant aux clients IXP de peerer avec d'autres réseaux via une seule session BGP vers un route server.
Alors qu'au début des années 1990, les IXP étaient basés sur le FDDI ou l’ATM, aujourd'hui le service d'interconnectivité standard est basé sur Ethernet. Cependant, la fabric de switch de niveau 2 d’un IXP évolue également, passant de simples switchs Ethernet sur un seul site connectés via un réseau local standard, à des switchs de protocole IP/MPLS répartis sur plusieurs sites nécessitant une connectivité WAN sur fibre optique.
Par conséquent, avec plus d'emplacements et une bande passante croissante, le réseau de connectivité devient plus performant, flexible et évolutif. Il est donc un atout stratégique important pour les opérateurs IXP.
Il convient de noter que bien que les fabrics de switch basés sur IP/MPLS soient principalement utilisés aujourd'hui, il existe d'autres approches telles que le VXLAN. Il se peut que ces méthodes, qui ne modifient pas la topologie de base de l'architecture, soient déployées plus souvent à l'avenir.
Il faut également mentionner que pour améliorer la résilience de l'infrastructure IXP, on utilise de plus en plus les PXC entre le client et les routeurs PE. En cas de panne ou de maintenance programmée, le PXC peut passer du routeur client à un routeur PE de secours.
L’innovation est accélérée avec la désagrégation, le SDN, le NFV et l'automatisation du réseau. En effet, ces nouvelles technologies sont de plus en plus utilisées dans les réseaux de Télécommunications et les IXP. Cependant, comme les réseaux IXP sont généralement plus localisés avec une infrastructure et des services moins anciens que les réseaux de Télécommunications, ils peuvent être l'endroit idéal pour introduire de nouveaux concepts réseaux.
Le support optique connaît un progrès inspiré par l’automatisation et l’ouverture des technologies réseaux et propose des systèmes innovants ultra-dense et efficace. De nombreux IXP déploient ces technologies pour augmenter la capacité tout en réduisant les coûts, l'espace au sol et la consommation électrique.
La désagrégation des routeurs est également bien répandue dans les DC. Au lieu d'utiliser des routeurs basés sur d’encombrants châssis, des switchs L2/L3 de marque blanche et contrôlés par SDN utilisant les technologies leaf-spine plus évolutives sont préférées. L'utilisation de marques blanches avec un NOS configurable et indépendant du matériel offre une plus grande flexibilité et permet aux opérateurs IXP de sélectionner uniquement les fonctionnalités dont ils ont réellement besoin.
Source : LightWave