Premier démantèlement de l’ADSL d’Orange
À Lévis Saint Nom, dans les Yvelines, une équipe de techniciens d’Orange s’active pour déposer les lignes aériennes de cuivre de la commune. Cette expérimentation doit préparer la grande opération de “décommissionnement” du cuivre qui concernera tout le pays à partir de 2023.
Tirées à partir des années soixante et surtout dans les années 70, les lignes de cuivre ont apporté le service téléphonique aux Français. Elles ont ensuite permis d’accéder à Internet via la technologie de l’ADSL à la fin des années 90. En décembre 2020, l’Arcep comptait encore 16 millions de foyers utilisateurs de l’ADSL. Un chiffre voué à décliner inexorablement sous l’effet des raccordements en fibre optique. En effet, le gouvernement s’est fixé comme objectif de raccorder tout le monde en FttH d’ici 2025.
Il devenait donc difficile de maintenir ce réseau vieillissant, énergivore et qui coûte cher à entretenir. Avec 22,6 millions de lignes toujours actives et 1,1 million de câbles, dont 60 % dans des tranchées souterraines, il s’agit d’un chantier titanesque.
Orange, propriétaire historique du réseau cuivre, a signé un accord avec l’Arcep pour mener des tests de démantèlement.
« Nous avons choisi Lévis Saint Nom pour commencer à cause de ses 1 600 habitants, de ses 700 logements et du fait qu’il y ait peu d’entreprises. Cette typologie est représentative de 80 % des communes en France », nous explique Laurence Thouveny, directrice d’Orange Île-de-France.
Lors du démarrage du “décommissionnement”, en juin 2020, il restait 120 clients du cuivre dans la commune. Chaque opérateur commercial a alors dû convaincre ses clients de passer à la fibre optique avec la garantie, pour ceux utilisant uniquement le téléphone, d’avoir des offres tarifaires similaires. Huit abonnés s’accrochent encore au cuivre mais le 31 mars, quoiqu’il arrive, Orange coupera tout.
« Il n’y a pas de difficulté technique avec l’arrêt du cuivre. Le sujet principal, c’est d’accompagner les clients et de les contacter un par un pour leur proposer des offres de substitution », résume le directeur technique et ses systèmes d’information d’Orange Marc Blanchet.
L’extinction du cuivre ne fait que débuter et ne devrait pas s’achever avant 2030. Ce long processus se fera par plaques, zone par zone avec des préavis extrêmement larges de plusieurs années.
Enfin, la disparition du cuivre ne signifie absolument pas la fin du téléphone fixe qui pourra tout à fait continuer à fonctionner via la fibre optique, le tout sans aucune obligation de souscrire à un abonnement Internet.
Après Lévis Saint Nom, deux autres villes seront choisies dans les semaines qui viennent pour continuer l’expérimentation.
Source : 01net