Kosc s’offre quelques semaines de sursis
L’opérateur wholesale-only Kosc est sur la sellette. Son président, Yann de Prince, a confirmé qu’il ne reste plus que quelques semaines pour trouver une issue à ses problèmes financiers lors de son audition début octobre par le Sénat.
« L’entreprise n’ayant pas encore atteint l’équilibre d’exploitation, ne pouvant donc en principe pas convaincre le tribunal de sa capacité à poursuivre son activité, la logique commandait en effet que nous procédions, non à une cessation de paiement, mais à la liquidation pure et simple », a expliqué le dirigeant de l’opérateur de gros alternatif.
« Le processus que j’ai engagé ouvre à l’entreprise un délai fort bref, de deux mois, pour essayer de surmonter ses difficultés » a-t-il fait savoir. Yann de Prince a mandaté la banque d’affaires Rothschild, début septembre, afin de « trouver des investisseurs ou tout partenaire qui pourraient contribuer à sauver ou reprendre l’entreprise ».
« L’issue du processus initié au début du mois de septembre est fixée à fin octobre 2019. Il pourra être prorogé de deux mois. Sa condition principale tient au paiement des prochains salaires. Ce paiement dépend lui-même d’un nouvel engagement des actionnaires ou de la levée des saisies de SFR. Si l’un ou l’autre ne se réalise pas, nous n’éviterons probablement plus l’écueil de la liquidation », a précisé le patron de Kosc.
En proie à de graves problèmes de trésorerie, l’opérateur a en effet vu son horizon s’obscurcir considérablement ces dernières semaines. L’incertitude pèse sur l’opérateur suite à la décision défavorable de l’Autorité de la Concurrence concernant la reprise du réseau DSL de Completel, auparavant détenu par SFR, et le retrait de l’un de ses investisseurs majeurs, la Banque des territoires.
« Kosc se trouve à cette heure dans une situation de blocage. Le 27 septembre 2019, instrumentalisant la décision de l'ADLC en plein processus de discussion avec les créanciers, SFR a en effet procédé à une saisie conservatoire des comptes et de l’ensemble des créances clients de l’entreprise. Kosc ne dispose ainsi plus d’aucune liquidité. Des huissiers se présentent régulièrement dans nos locaux. Dès la fin du mois d’octobre, elle sera confrontée au problème du paiement des salaires sauf intervention supplémentaire de nos actionnaires », a fait savoir le directeur du contrôle financier et des affaires réglementaires de Kosc.
L’heure est désormais à l’urgence. « La situation de Kosc est aujourd’hui simple : soit dans les prochaines semaines, les actionnaires seront suffisamment convaincus et décideront d’apporter les fonds suffisants permettant à l’entreprise de retrouver une certaine marge de manœuvre, nécessaire à la mise en place d’une solution pérenne, soit l’entreprise sera liquidée ou cédée », a expliqué son président.
D’autant que OVH, l’un de ses investisseurs historiques, pourrait bien jouer la fille de l’air puisque les activités télécoms ne font plus office de priorité pour lui.
Mais l’opérateur ne manque pas de prétendants à sa reprise. Le président de l’opérateur a ainsi fait savoir « En dépit d’une situation des plus défavorables, malgré l’urgence dans laquelle il est demandé à ces possibles partenaires de se positionner, seize [candidats] se sont d’ores et déjà manifestés » en précisant qu’il s’agit majoritairement de partenaires industriels.
Bouygues Telecom et Iliad pourraient être candidats à cette reprise. Une information à prendre encore au conditionnel, mais qui pourrait sembler plausible alors que les deux opérateurs ont des vues sur ce marché juteux.
Source : ZDNet