Objectifs “irréalistes” dans le déploiement de la fibre ?
Pour estimer le nombre de locaux à raccorder à la fibre optique en France, l'Arcep s’appuyait jusqu’ici sur les données de l’Insee. Mais les contours se sont précisés, il y a quelques jours, avec l’intégration dans ses données des fichiers IPE (Information Préalable Enrichie) provenant des opérateurs. Des informations réclamées depuis longtemps par l’Association des collectivités pour le numérique (Avicca) et qu’elle s’est empressée d’examiner.
Résultat : sur les 9 000 communes, pour lesquelles les fichiers IPE font désormais foi, le nombre de locaux est largement supérieur à celui estimé précédemment. En particulier en zone AMII, casus belli notoire entre les opérateurs qui y déploient et l'Avicca. Cette dernière dénombre « 1,82 million de locaux non comptabilisés » dans l’ancien référentiel, arrêté à environ 13,5 millions. Orange et SFR ont pris des engagements contraignants devant le gouvernement sur cette base. À cette aune, « les objectifs qui semblaient déjà inatteignables – y compris avant la crise sanitaire actuelle – semblent désormais irréalistes », commente l'Avicca.
Afin de tenir compte des fortes perturbations engendrées par la crise sanitaire, l’association demande un “gel” du calendrier, mais « le Covid-19 ne pourrait être tenu pour seul responsable de l’ensemble des retards que l’Avicca et l’Arcep mesurent depuis des années », poursuit-elle. Déjà entendu cette semaine du côté du régulateur, ce discours fait sortir les opérateurs de leur gond.
Dans les autres zones, le surcroît de locaux s’avère plus limité. L’association calcule 300 000 logements et autres établissements de plus que prévu en zone très dense, et près de 500 000 en zone d’initiative publique. De quoi inciter les adhérents de l’association tributaires de RIP à la “vigilance”, conclut l'Avicca.
Source : DegroupNews